À La Disquerie, le disquaire indépendant de Mâcon, Tom Paoli, partage son amour pour la musique à travers une sélection éclectique de vinyles.

Un pari réussi

La Disquerie comble un vide laissé depuis la fermeture de Sagadisc, autre disquaire emblématique de Mâcon. Pour Tom, le manque était flagrant, aussi bien pour les amateurs de vinyles que pour les curieux en quête de découvertes musicales : « Dans un rayon de 40 km, il n’y avait plus rien. » Après dix-neuf ans chez Cultura, il décide de franchir le pas : « J’en avais assez de la grande distribution, j’étais arrivé au bout. Ce rêve, je l’avais depuis tout gamin. » Conscient des risques, il a pris le temps de mûrir son projet. « Pendant un an, j’ai pris la température auprès de confrères et j’ai vu que l’investissement nécessaire était raisonnable. »

Un lieu historique

La Disquerie est installée dans un local chargé d’histoire, les anciennes halles du début du XXe siècle, sous la Préfecture de Mâcon. « J’ai visité plusieurs locaux, mais celui-ci a été un coup de cœur », explique Tom. Ce cadre historique, entre modernité et authenticité, reflète parfaitement l’univers musical qu’il propose. L’emplacement, qui appartient à la ville, a été réaménagé avec soin par des artisans locaux, dont Alexandre Cordet de L’Atelier B. et Miguel Correia de Stock-D Project, apportant une touche unique au lieu.

Un disquaire éclectique

Tom Paoli ne cache pas ses influences musicales : « Je suis rock à la base, indépendant et alternatif. Je suis un grand fan des Doors, de Metal mais aussi de Jazz, héritage de mon père. » Sa boutique reflète ses goûts éclectiques, avec un large éventail de styles, du rock classique aux dernières sorties de musique urbaine. « Je fais du neuf et de l’occasion. J’ai chiné un stock d’occasions pendant des mois avant d’ouvrir pour proposer des produits accessibles. »

Des acheteurs variés

Le public de La Disquerie est aussi diversifié que son offre. « Je vois des ados, des seniors, femmes et hommes », raconte Tom.

« Les jeunes reconstituent souvent la discothèque de leurs parents ou achètent ce qu’ils écoutent aujourd’hui, plutôt de la musique urbaine. » Le vinyle, au-delà de la musique, est un objet esthétique et émotionnel.

« Les gens en ont peut-être assez des supports dématérialisés. Avec le vinyle, il y a la beauté de l’objet, la qualité du son. »

Une belle dynamique locale

Tom Paoli ne se contente pas de sa boutique. Il reste connecté à sa communauté via les réseaux sociaux et son site internet, où il propose la vente en ligne. Il s’intègre également à la scène culturelle mâconnaise, en collaborant ponctuellement avec des lieux emblématiques tels que le Crescent, la Cave à Musique, les cinémas Pathé et l’Embobiné, ainsi que la médiathèque. « Quand un groupe passe, il nous arrive de caler une dédicace ou un showcase ici. On relaye aussi les événements des uns et des autres. » La Disquerie est un lieu de rencontre pour les passionnés, où la musique se partage, vinyle après vinyle. ■